dimanche 3 février 2013

2013, le blog fait peau neuve 

à chaque mois, un thème
à chaque thème, quatre articles,
à chaque article, une oeuvre...

Pour Février: le Réveil.  
 

vendredi 2 novembre 2012

Le théâtre antique d'Arles s'offre une nouvelle vie grâce au festival de cinéma Rencontre avec les Etoiles


Juillet 2012 fut marqué par la projection de six films en avant première présentés au théâtre antique d'Arles par les cinémas actes-sud. Alors, tandis que ces films arrivent dans nos salles et pour patienter jusqu'à l'année prochaine, je vous propose de revenir sur cet évènement en voie de devenir incontournable.

  Rencontre avec les étoiles, « petit frère » des rencontres de la photographie arlésiennes

Le nom de la ville d'Arles résonne déjà, en France et au-delà, comme la ville qui accueille les prestigieuses rencontres internationales de la photographie. Mais, cet été, c'est un nouvel évènement culturel qui a retenu l'attention en faisant une apparition remarquée: le festival de cinéma Rencontre avec les Etoiles. Ce festival, organisé par Laurent Buffard, directeur des cinémas actes-sud, s'est déroulé du 24 au 29 juillet 2012. Rendant hommage à la ville qui le fait naître, il s'est déroulé dans l'enceinte d'un lieu symbolique arlésien. Ainsi, en s’installant dans le théâtre antique il s'est confondu avec la ville, avec son histoire et son atmosphère. Les organisateurs du festival sont même allés plus loin dans l'union de l'évènement/œuvres avec le film Mauvaise fille de Patrick Mille. Ce dernier a offert une mise en abyme digne d'un roman de Diderot aux arlésiens : plusieurs de ses scènes ont été tournées à Arles. Certains spectateurs ont alors put se voir, surpris par les caméras pendant qu'ils savouraient leur pastis au bar de la place du forum.

  Une programmation très arlésienne mais pas que...

La programmation, déjà très franco-française, serait presque devenue trop intimiste. Comment, alors, attirer la foule dans le théâtre antique ? Il est vrai que les films d'auteur sont souvent difficiles d'accès. De plus les thèmes à l'affiche étaient, eux-mêmes, délicats. C'est le cas du film de Patrice Leconte Le magasin des suicides, qui manie l'humour noir sans rien omettre. Alors, pour alléger la programmation et toucher un plus large public, de jeunes étudiants ont été mis à contribution. Chaque soir, avant la projection, était présenté un court-métrage créé par les élèves de l'école internationale d’animation Supinfocom. Pour le coup, les spectateurs ont put se détendre sous l'éblouissement de petites merveilles pleines d'esprit qui arrachèrent plus d'une larme de rire. Après cela, tous étaient prêt à se laisser transporter par des émotions plus sombres. Avec la tragédie A perdre la raison de Joachim Lafosse ou encore Amour de Michaël Haneke, primé au festival de Cannes. Comme au théâtre, ce fut alors pour les spectateurs une véritable catharsis et, comme au théâtre, les acteurs étaient présent. Pas sur scène, mais tout près. En effet, les projections se sont fait en présence de nombreux scénaristes, écrivains ou acteurs comme Agnès Jaoui pour Du vent dans mes mollets ou Sabine Azéma de Vous n'avez encore rien vu.

  Le Jardin des Etoiles, des moments aussi délicats que les souvenirs de Laurent Buffard

 Au Calendal, restaurant longeant le théâtre, on pouvait retrouver chaque après-midi réalisateurs et acteurs en plus petit comité. Là, les spectateurs pouvaient poser de multiples questions et débattre sous le péristyle du jardin des étoiles. Pour tous, passionnés comme professionnels, ce fut une immersion totale et unique dans le monde du cinéma. Pour le créateur de ce festival-rencontre ce fut un égal ravissement. C'est ce qu'il a confié à la Provence dans une interview, au lendemain du festival. Il y décrit ses impressions sur le festival avec beaucoup de sincérité: « On a reçu les étoiles, comme Patrice Leconte, Sabine Azéma, ou Tahar Rahim. Et la "rencontre" a bien eu lieu. J’avais un doute profond quant à la venue du public. Au final, on a reçu entre 500 et 1500 personnes par soir.» En clair, pour lui cette semaine fut: « Chaleureuse! Sans carré VIP! Sans barrière pour séparer le public des équipes du film.» Deux mois après la joie est donc encore bien présente et Laurent se souvient avec plaisir de plusieurs anecdotes comme de « Sabine Azéma qui déclare que c'est la plus belle projection de sa vie » ou de « la présence dans les spectateurs d'Omar Sy et de Jamel Debbouze ». Laurent Buffard semble plus que satisfait de la première du festival Rencontre avec les Etoiles. Pour lui se sont les petites phrases, les présences discrètes, et l'atmosphère toute particulière de la semaine qui ont rendu le festival envoûtant. Ainsi, et même si aucun programme ne sera fixé avant le festival de Cannes 2013, nous pouvons être sûrs que ces moments précieux seront au rendez-vous des spectateurs impatients. Je serai là aussi avec, c'est promis, une vision plus critique. Parce que, au final, cet article ressemblant presque à une  campagne de pub, on pourrais croire qu'un certain charme opère encore. 

dimanche 21 octobre 2012

Il n'y a plus que la Patagonie, la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse, la PATAGONIE et un voyage dans les mers du Sud
Blaise Cendrars, La Prose du Transsibérien

vendredi 4 mai 2012

Lully - Cadmium et herminone


   Les films d’actions, la science-fiction ou et tous les blockbusters modernes  n’ont rien inventé.
Avant il y avait l’opéra. Dans l’opéra il y avait Lully. Jean-Baptiste Lully, compositeur, et Philippe Quinault, dramaturge, incarnent à eux seul l’opéra lyrique français avec une pièce seulement, qui incarne sur scène le lyrisme amoureux du XVIIe.
   L’amour comme on ne pourra jamais nous le montrer. Ainsi on ne regarde pas bien tranquillement la pièce, on ressent. Durant une représentation, quelques lieux, des sons, des sensations et surtout ces êtres. Car l’opéra de Lully mêle les êtres dans un tel chaos que seul le bon vouloir des dieux nous en épargne. On survie alors bien que submergé par les couleurs et les chants. Aussi, on sent sur notre visage le souffle du dragon, on oublie qu’on est au théâtre. C’est l’au-delà de la fiction, le moment où spectateurs et acteurs se fondent dans le tableau, si bien qu’ils se créent des personnages plus réels encore que le spectateur ou l’acteur. C’est cela remettre en scène Lully aujourd’hui. C’est casser les barrières et enfin montrer que l’opéra c’est juste Game of thrones and Co sur scène. Lully nous happe. Oubliez les clichés. Bienvenu le regard neuf sur l’amour revu et revu pourtant. Et dans l’émerveillement grandissant, nous devenont comme les deux amants, seul être pure du conte ovidien. Pures d’amour jusqu’à, par cela même, écarter tous obstacles. L’homme n’est ni un chevalier, ni un émissaire arabe ni un courtisant de louis XIV, c’est un soldat d’amour. Jeunesse prends-en de la graine, écoute, lis, regarde, sens la leçon de Lully.  

une production mise en scène par Benjamin Lazar, chorégraphiée par Gudrun Skamletz



mardi 1 mai 2012

Lana del Rey

J'avais bien aimé Video Games quand la vidéo sur youtube avait "fait le buzz" l'année dernière, mais sans plus.
Et puis au détour d'une envie de découverte, je me suis dis .. Tiens.. Pourquoi ne pas écouter l'album de Lana de Rey ?


C'était dimanche soir et je suis encore en train de l'écouter. Oh, avec des petites variations quand même : après avoir écouté les morceaux de l'album à la suite, je les écoute en aléatoire, pour me réserver des surprises. Haha.
   Je ne sais pas trop bien pourquoi je l'aime à ce point, ce n'est pas le style de musique avec lequel j'accroche le plus d'habitude.
A la première écoute je me suis dis " C'est étrange... mais ça m'intrigue".
A la deuxième écoute je me suis dis " C'est étrange mais.. je sens que je vais aimer".
A la troisième écoute " Haaaa... Mais c'est trop bien !".
Voilà, c'est l'effet Lana de Rey je crois, elle fascine, elle envoûte. Malgré des paroles parfois un peu trop fleur bleue, une voix qui peut glisser dans la mièvrerie. On s'enfonce dans son chagrin d'amour avec elle, on sillonne les Etats-Unis, ... "my life is sweet like cinnamon" .. c'est un peu l'effet que me fait sa musique, sa langueur, sa mélancolie.






Et puis c'est Yoann Lemoine qui a réalisé le clip. Woodkid. ( qui me fait beaucoup penser à Hedi Simane soit dit en passant. Le monde est petit).

mardi 27 mars 2012

Rimbaud. Morceau de l'enfer


L’ennui n’est plus mon amour. Les rages, les débauches, la folie, dont je sais tous les élans et les désastres, — tout mon fardeau est déposé. Apprécions sans vertige l’étendue de mon innocence.
Je ne serais plus capable de demander le réconfort d’une bastonnade. Je ne me crois pas embarqué pour une noce avec Jésus-Christ pour beau-père.
Je ne suis pas prisonnier de ma raison. J’ai dit : Dieu. Je veux la liberté dans le salut : comment la poursuivre ? Les goûts frivoles m’ont quitté. Plus besoin de dévouement ni d’amour divin. Je ne regrette pas le siècle des cœurs sensibles. Chacun a sa raison, mépris et charité : je retiens ma place au sommet de cette angélique échelle de bon sens.
Quant au bonheur établi, domestique ou non... non, je ne peux pas. Je suis trop dissipé, trop faible. La vie fleurit par le travail, vieille vérité : moi, ma vie n’est pas assez pesante, elle s’envole et flotte loin au-dessus de l’action, ce cher point du monde.
Comme je deviens vieille fille, à manquer du courage d’aimer la mort !
Si Dieu m’accordait le calme céleste, aérien, la prière, — comme les anciens saints. — Les saints ! des forts ! les anachorètes, des artistes comme il n’en faut plus !
Farce continuelle ! Mon innocence me ferait pleurer. La vie est la farce à mener par tous."

Arthur Rimbaud. Extrait de "Mauvais sang", dans Une saison en Enfer